Sylvaine Dampierre

Regards …

Ma passion c’est le regard, celui des autres, le mien … Regarder les yeux ouverts ou fermés, le monde tel qu’il est ou les ombres mouvantes qu’il projette, les lucioles devant les yeux jusque dans la nuit, ou l’écran des rêves qui s’illumine.

Des images j’en fabrique aussi, je projette parfois des ombres sur les murs :  l’ombre de l’homme, c’est ainsi que les kanaks de Nouvelle Calédonie appellent le cinéma.  Je glane et je grappille, je fais des bouquets d’images et de mots. Ce site est un herbier, celui de mes voyages, immobiles ou mouvants, mon carnet de route …

  • Mes rêves d’Ici 50% 50%
  • Mes rêves d’Ailleurs 70% 70%
  • Mes rêves tout court 90% 90%

Ma découverte du documentaire date de l’adolescence, avec les premières éditions du festival du Réel où je me souviens d’avoir découvert les portraits d’Alain Cavalier ;  et les longs métrages de Johan Van Der Keuken qu’un ami de ma mère m’emmenait voir dans une salle du quartier latin. Une découverte en forme de révélation : la puissance du récit, la force des personnages, le poids palpable de la parole, son grain, sa musicalité, son incarnation … Je me souviens encore comme d’une chanson de la lettre que lisait la jeune ouvrière du « Nouvel âge glacière » :  « Liebe Johan .. » sa voix mélangée aux accents du saxophone de Willem Breuker, la liberté, le lyrisme du montage m’avaient bouleversée. J’ai encore dans l’oreille les facéties de Cavalier et l’accent de la matelassière qui me rappelait ma grand mère Bourguignonne. C’est curieux, mes souvenirs écrans sont des souvenirs sonores, car ces voix entendues, j’ai eu aussitôt la conscience de leur poids et pour moi ça annonçait le cinéma comme un puissant recueil de la mémoire du monde, un puissant vecteur de la parole inouïe des gens du peuple. J’ai fait une école d’art, et à L’ENSAD, auprès d’Alain Moreau notamment, c’est sur le regard documentaire que j’ai fondé la légitimité de mon désir d’expression. Avec Alain en dernière année, nous avons monté un atelier video à la prison de la Santé, et créé ensuite une des premiers réseaux de télévision interne « Télé Rencontres ». C’est au contact des détenus que j’ai appris mon métier. L’acuité de leur regard, leur exigence, leur soif de sens, la nécessité existentielle de ce qui se passait là, m’ont fait cinéaste. Ensuite j’ai été monteuse, j’ai monté des documentaires, manière passionnante de pratiquer le montage en sculpteur, c’est à dire en dégageant le film de la gangue de pierre brute des rushes. Et puis je suis entrée aux Ateliers Varan, comme monteuse puis comme formatrice, et dans le secret d’un jardin, pendant toute une année avec Bernard Gomez, je me suis essayée moi même à faire mon premier film …

SYLVAINE DAMPIERRE

  • Membre de l’équipe des ATELIERS VARAN depuis 1993, formatrice dans le cadre de stages d’initiation à la réalisation de cinéma documentaire, responsable pédagogique de VARAN CARAÏBE. A été monteuse jusqu’en 1998, a créé avec Alain Moreau, « Télé-Rencontres », canal interne de télévision à la maison d’arrêt de Paris la Santé.Conceptrice et réalisatrice de la collection documentaire : « D’UN JARDIN, L’AUTRE ». Ces films sont réalisés depuis les jardins, avec les gens qui les habitent les façonnent et les rêvent. Les jardins explorés sont au cœur du champ social. À la passion jardinière qui s’y exerce font écho des questions plus vastes comme le travail, la mémoire, l’enfermement, l’exclusion, l’utopie, le bonheur…Auteur réalisatrice du long métrage « Le pays à l’envers » tourné en Guadeloupe et sorti en salle en 2009.
  • Mon dernier long-métrage documentaire « Paroles de Nègres », filmé à l’usine Grand Anse de Marie Galante sotira début 2021.
Filmographie

L’ÎLE (57’, 1998)

  • Un jardin ouvrier au cœur de la friche industrielle la plus célèbre de France.
  • Diffusion : ARTE, TSR Planète Chaîne histoire… Mois du Documentaire Guadeloupe 2002.

UN ENCLOS (63 ‘ 1999)

  • Un jardin modeste, presque dérisoire, situé au cœur de la prison pour femmes de Rennes.
  • Prix du Patrimoine festival du Cinéma du réel Paris 2000. prix du jury festival Écofilm. Grand prix du festival de Gaillac 2005. Diffusion ARTE TV Rennes, France 3 Bretagne, TSR, Planète…

LA RIVIÈRE DES GALETS (63’ 2000)

  • Un jardin d’insertion à l’île de la Réunion, département français qui compte 40% de chômeurs.
  • Diffusion Télé-Réunion, Planète.

GREEN GUÉRILLA (63’ 2003)

  • Dans les jardins communautaires new-yorkais, un portrait de la ville humaine, filmée au ras du sol. On y montre aussi des hommes et des femmes entrés en résistance, tout simplement. Sélection au festival du Cinéma du Réel (Paris mars 2003).

COFFRET DVD « D’UN JARDIN, L’AUTRE » (2005)

Hors collection :

LES JARDINS DE LA LICORNE (35’, 2002)

  • La conception et la création par deux jeunes paysagistes, aux abords du musée national du Moyen Âge de Cluny à Paris, d’un jardin contemporain d’inspiration médiévale.
  • Festival du film d’art Unesco 2003.

POUVONS-NOUS VIVRE ICI ? (58’, 2002)

  • En Biélorussie, à 200 km de Tchernobyl, dans des villages des territoires contaminés. Vivre depuis 15 ans dans ces territoires, c’est vivre sous une menace mal connue, assister impuissant à la dégradation de sa vie et faire face à l’opacité de son avenir…
  • Sélectionné au festival du Cinéma du réel (Paris mars 2002), au festival international de Marseille juin 2002. Grand Prix du festival du jardin et du paysage Gaillac 2003. Diffusion ARTE .

LE PAYS À L’ENVERS

  • Long-métrage documentaire, (1h 30, 2008) sorti en salle en 2009
  • Prix du patrimoine festival Cinéma du Réel Mars 2008, trophée des Arts caribéens du meilleur documentaire 2009

PIAZZA MORA (52′ 2013)

PAROLES DE NÈGRES (78′ 2020)

  • A Marie Galante, petite île posée au large de la Guadeloupe, la canne façonne toujours le destin des hommes et le sucre se fabrique encore avec leur sueur et dans le fracas des machines. Vouant toutes leurs forces à la survie de leur vieille usine sucrière à bout de souffle, les travailleurs de Grand Anse prêtent le temps d’un film leur voix aux paroles oubliées d’esclaves venus témoigner au procès de leur maître en 1842.