Piazza mora

Sartène, village corse enserré dans le corset de pierre d’une ville, forteresse accrochée à sa montagne, est comme une île dans l’île. L’espace à Sartène est partagé, arpenté depuis des décennies selon un rite immuable et aux marges de la place qui en forme le coeur, se tiennent les maghrébins.

PIAZZA MORA

2013 / Film documentaire

Auteur réalisatrice : Sylvaine Dampierre

Collaboration Artistique : Bernard Gomez

Image : Renaud Personnaz

Son : André Rigaud/ Fabien Krzyzanowski

Montage : Sophie Reiter

Musique Originale : Fanny Martin

Production : Marie Ange Luciani / Paul Rognoni

Une coproduction : Les films de Pierre / Mareterraniu / France télévisions

Avec le soutien de : la collectivité territoriale de Corse et du CNC

Durée : 53 ‘ Format : HD CAM – couleur – 16/9

Langues : Français, Corse, Arabe . Sous-titres français

Synopsis

Ils n’ont pas vraiment choisi la Corse, mais veulent croire qu’elle les a choisis, on ne reste pas à Sartène si longtemps par hasard, on s’y sent destiné. Leurs enfants doivent trouver le chemin de leur liberté entre deux héritages, entre culture d’origine et spécificité corse, entre deux langues, entre deux mythes. Le film campe ses personnages dans leur décor, dans l‘exaltation de leurs gestes, de leur travail, tout ce qui fait de ces corps d’étrangers des figures ancrés dans cette terre, tout ce qui fait de ces gens d’ailleurs, des gens d’ici.

Dans Piazza Mora c’est toujours la même scène que j’explore, celle de l’ancrage, de l’homme posé sur une terre par les soubresauts du monde et y imprimant sa marque fugace. Sartène, le village forteresse est comme une île dans l’île, l’île est comme un jardin, et les ouvriers agricoles ou les charbonniers marocains en sont les habitants amoureux, eux-mêmes habités par elle. C’est le cercle que je dessine, et à l’intérieur duquel j’explore l’identité comme une création possible, l’appartenance comme une élection, comme une liberté ; c’est une façon de renverser la question brûlante des arabes en Corse en une question sensible, d’exalter leur présence. Cet hiver, lors de la projection du film au village, le film a été accueilli avec une émotion intense. J’avais fait le pari de montrer Sartène exclusivement à travers les yeux de ses habitants d’origine arabe, et les sartenais d’origine corse s’y sont profondément reconnus. C’est une façon pour moi de rendre compte d’un monde ou « l’autre » fait irrémédiablement partie du « nous ».

Livre de photographies de Bernard Gomez sur Saïd, Hamid et Mohamed, personnages du film charbonniers à Sartène.